Une réflexion biblique, inspirée entre autres de l’excellent livre du Père François Brune « Saint Paul : le témoignage mystique » (Ed. Oxus 2014)

  1. La résurrection « réelle » de Jésus :

Le Ressuscité s’est montré à Paul comme aux autres apôtres. Sur le chemin de Damas, Paul a eu une vraie rencontre avec la vraie Personne du Christ !

Pour le choix d’un nouvel apôtre pour remplacer Judas, Pierre avait posé comme condition que le « candidat » proposé ait comme les Onze côtoyé Jésus pendant sa vie terrestre. Or le même Pierre reconnaît Paul comme apôtre, et confirme par là l’authenticité de l’expérience du chemin de Damas, et de l’Evangile reçu par Paul directement  du Christ et de Dieu, sans passer par eux ! (Ac 1,21 ; G 1,11.12.18 ;  2,2-7).  Oui, Paul a rencontré Jésus aussi réellement que les Douze !

Pour Paul, Pierre et toute la première Eglise, la résurrection du Christ était donc « réelle, » et non seulement « spirituelle » : Jésus n’avait pas été comme Lazare simplement « réanimé » pour mourir définitivement plus tard, mais il était entré avec toute sa personne concrète dans une dimension nouvelle, sans limites d’espace et de temps.

  1. Notre résurrection aussi sera « réelle » :

Paul considère que notre résurrection sera identique à celle du Christ : « Il transformera notre corps fragile en un corps semblable à son corps glorieux, par le pouvoir qu’il a de régner sur toutes choses, » Ph 3,21. « Puisque nous sommes devenus une même plante avec lui par une mort semblable à la sienne, nous le serons aussi par une résurrection semblable à la sienne… Puisque l’Esprit de Celui qui a ressuscité Jésus d’entre les morts habite en vous, Celui qui a ressuscité Jésus-Christ d’entre les morts rendra aussi la vie à vos corps mortels, » Ro 6,5 ; 8,11.

Notons que « le corps », dans la mentalité sémite, désigne la personne tout entière, y compris le corps, ici comme dans : « Offrez vos corps, » c’est-à-dire  « Offrez-vous vous-mêmes à Dieu, » Ro 12,1.

Dans ses lettres plus tardives (peu importe qu’elles soient de sa plume ou de celle d’un de ses proches disciples,  la pensée est dans le droit fil de celle de Paul), l’Apôtre va même encore plus loin :

  1. En Christ notre résurrection est déjà accomplie !

Le Christ est au-dessus de nos notions limitées d’espace et de temps : « En lui nous avons été choisis dès avant la fondation du monde, » et par sa croix et sa résurrection Dieu « nous a rendus à la vie avec lui, nous a co-ressuscités  et co-assis avec lui (pour régner) dans les lieux célestes, » les verbes sont au passé ! (Ep 1,4 ; 2,5-6). Qu’est-ce que cela signifie concrètement ?

Dans sa vie terrestre, Paul n’a pas seulement vu le Ressuscité, et pas seulement entendu sa voix (Ac 22,14), entre autres par l’Esprit ou des anges, dans des visions et des songes (Ac 18,9 ; 27,23) – il a aussi fait l’expérience « d’être enlevé jusque dans le paradis et d’entendre des paroles ineffables, » d’entrer pour un moment dans le monde invisible et éternel de Dieu  (2 Co 12,3-4). Il a été « enlevé » tout comme nous le serons dans notre résurrection (1 Th 4,17).

Il lui a donc été donné un avant-goût de sa résurrection future – comme dans ce que nous appelons aujourd’hui une EMI (expérience de mort imminente) ou EFM (expérience aux frontières de la mort).

Ce qui semble montrer que notre résurrection future nous appartient déjà « virtuellement, » – mais pas au sens moderne d’irréel, puisqu’à certaines personnes il en est maintenant déjà donné un « acompte. » Cette expérience de Paul peut faire partie des « arrhes de l’Esprit » (les arrhes consistaient autrefois en une poignée de la terre même du champ qu’on achetait), 2 Co 5,5 : par là Dieu donne à Paul et à nous comme un avant-goût de la vie à venir…

Le livre de François Brune rapporte d’ailleurs plusieurs exemples de personnes qui, en revenant d’une EMI, relatent une expérience étonnamment proches de ce que la Bible dit de la vie après la mort. Chacun se fera son opinion, mais personnellement j’ai trouvé ces exemples éclairants, pas du tout troublants.

En tout cas les expériences de Paul peuvent fortifier notre foi en notre résurrection, puisque l’apôtre nous a été donné non comme un extra-terrestre, mais « pour servir d’exemple (au sens « d’échantillon » et non de modèle) à ceux qui croiraient en Christ pour la vie éternelle » (1 Tm 1,16), donc pour la résurrection.

  1. Nous sommes « incorporés » au Christ !

« De même que le corps est un et a pourtant plusieurs membres… ainsi en est-il du Christ ! » (1 Co 12,12). Là où on aurait attendu « ainsi en est-il de  l’Eglise, » Paul nous voit comme les membres non d’une Eglise seulement, mais d’une Personne vivante !

L’expression « nous sommes le Corps du Christ » ne signifie pas simplement « un groupe qui lui appartient ou qui le représente. » Non, les études linguistiques récentes montrent que si aujourd’hui on peut dire « le corps des pompiers, » à l’époque de Paul en revanche le mot grec sôma ne signifiait jamais « corporation » .

Être le Corps du Christ, c’est donc lui être associés en tout, dans ses souffrances pour le monde à la croix et actuellement, et dans sa résurrection (Ph 3,10). Nous lui sommes associés tout le temps (que nous le sentions ou non !), dans une mystérieuse union mystique avec lui.

Et en lui nous sommes également unis aux croyants de tous les lieux mais aussi de tous les temps (la communion des saints, « environnés que nous sommes d’une nuée de témoins, » Hé 12,1-2), puisque le Christ surplombe le temps et l’espace.

– 1 Co 6,12-15 : A Corinthe de faux docteurs enseignaient que « tout est permis, » y compris la prostitution (sacrée), puisque le corps est de toute façon mortel et n’a donc aucune importance. Mais  Paul rappelle solennellement : «  Notre corps est un membre du Christ. Le ventre est pour les aliments, et les aliments sont pour le ventre – et Dieu « mettra hors service »  le ventre et les aliments (c’est-à-dire que dans la vie éternelle après la mort, la nourriture n’est plus un besoin vital, ce n’est plus qu’une fonction symbolique) ; mais le corps (la personne entière) est pour le Seigneur et le Seigneur est pour notre corps, et Dieu nous ressuscitera par sa puissance,» avec ce corps aussi, et nous donnera une vie nouvelle et sans limites.

  1. A quoi ressemblera donc cette vie de résurrection ?

Si l’on essayait d’expliquer à un fœtus comment est la vie d’un enfant après la naissance : voir d’autres gens et le ciel bleu, sentir le parfum d’une fleur, écouter une musique… il demanderait : « C’est quoi des gens, le bleu, un parfum, la musique… ? » De même,  difficile pour nous terriens, avec notre raison et nos cinq sens limités, d’imaginer la vie de ce monde « futur » sans limites qui nous est encore inconnu, inimaginable.

Paul essaie toutefois bravement de nous aider, en 1 Co 15, avec quelques images :

– V. 35-41 : comme un petit grain de blé qui meurt, puis devient un grand épi, mais de blé aussi, notre identité propre subsistera (nous reconnaîtrons chaque personne), mais cette fois sans limites, pleinement réalisée et épanouie.

De même que chaque animal, chaque minéral, chaque astre, a ses caractéristiques, – chaque personne  gardera son individualité.

– V. 42-44 : Sur la terre le corps humain est mortel, plein d’imperfections, sujet aux maladies et handicaps, – il ressuscitera immortel, parfait, éclatant de santé.

– Dans cette vie-ci l’être humain est un « corps psychique » (faussement traduit corps animal », ce qui peut être ressenti de façon dévalorisante, alors même que  Dieu n’a aucun mépris pour l’animalité ) : la  psychè grecque correspond ici à la néfesh hébraïque qui désigne simplement toute la vie humaine naturelle vue sous l’angle de ses limites, de sa fragilité.

Mais à la résurrection l’être humain sera « corps spirituel, »  c’est-à-dire que, entièrement animé par l’Esprit de Dieu, il sera sans limites. Il sera comme le Christ ressuscité, qui n’était plus limité à un seul endroit, ou fatigué ou assoiffé, mais pouvait se montrer visiblement à Marie-Madeleine, ou manger du miel ou du poisson pour être en communion avec ses disciples, ou au contraire être à plusieurs endroits à la fois, ou disparaître, ou ne pas manger… – suivant son choix, toujours motivé par l’amour.

–  V.45-49 : D’abord, sur la terre, étant des « âmes vivantes », nous sommes limités à une vie naturelle, que nous recevons de Dieu.

« Ensuite, » à la résurrection, avec le Christ, le Premier-Né, qui est Esprit (divin) et qui donne la vie à la nouvelle humanité, nous serons « spirituels, » « du ciel », nous porterons l’image du céleste, c’est-à-dire du divin.

– 2 Co 5,1-2 : Autre image : notre corps terrestre est comparé à la fragilité d’une tente, habitation temporaire, alors que notre corps céleste sera comme une maison, une demeure durable : nous « revêtirons » l’immortalité « par-dessus » notre humanité !

  1. L’héritage du monde

– Ro 4,9-14 : Paul médite sur la promesse faite à Abraham, promesse valable pour les non-Juifs comme pour les Juifs puisqu’il a reçu sa vocation d’abord comme incirconcis, et a été circoncis ensuite. Il a reçu la promesse de la terre (la Terre Promise, Canaan) pour les uns et les autres. Mais en citant en grec le texte hébreu original, Paul en élargit le sens : la promesse de la « terre » (terme ambigu en hébreu, érètz désignant tant « le pays » que « la Terre »), il élargit et précise la promesse en l’appliquant au  kosmos :  l’héritage du monde !

Le peuple des croyants d’aujourd’hui, les descendants d’Abraham le père de la foi, doivent donc hériter d’une belle et lourde responsabilité pour le monde, maintenant déjà et dans le monde à venir.

Et la Création ? Les animaux auront-ils part avec nous à la vie du monde à venir ?

Dans la Genèse le même terme « âme vivante » (2,7 ; 1,24) désigne les humains et les animaux et les oiseaux, dont l’amour de Dieu prend soin avec les humains, voir le dernier verset de Jonas : il est évident que Dieu aura compassion de 120’000 êtres humains « et une multitude d’animaux ! »

Puisque « l’amour ne périt jamais, » 1 Co 13, il serait difficilement concevable de ne pas retrouver dans l’autre vie après la mort nos fidèles compagnons à deux ou quatre pattes, que nous avons aimés, et qui nous ont si fidèlement aimés.

Mais surtout, en Rm 8,17-22, avec les enfants de Dieu devenus héritiers, il ne peut s’agir que de la nature tout entière : « la création attend impatiemment que la gloire des fils et filles de Dieu soit dévoilée » (le texte grec dit littéralement : elle « attend la tête levée, le regard fixé vers l’horizon, que cette gloire lui soit donnée des mains de quelqu’un »)… « Elle est pleine d’espérance, car elle aussi, qui a été livrée à la mortalité (le « néant, » la « vanité » de l’existence) mais pas par sa faute,  sera ainsi délivrée de l’esclavage de la mortalité, pour entrer avec les enfants de Dieu dans la liberté qui fait partie de leur gloire. »  A l’esclavage de la mortalité, Paul oppose la liberté de la gloire, donc l’immortalité.

Ce sera pour les humains et la nature entière l’entrée dans un Eden renouvelé. En effet, dans le langage symbolique du poème de la création et des intuitions prophétiques, humains et animaux étaient alors végétariens (Gn 1,29-30) ; puis, à cause de la violence entrée dans le monde à cause de l’humanité (Gn 6,5), après  le déluge Dieu permet aux humains, comme un exutoire à leur violence, de manger de la viande, et à certains animaux de devenir prédateurs (Gn 9,1-3).  Mais dans le Royaume, « le loup habitera avec l’agneau, et le lion comme le bœuf mangera de la paille » (Es 11,6-7).

Avec notre résurrection, le règne de paix du Messie s’étendra à toute la création. Et la responsabilité des humains ne sera plus de « dominer » sur la création par la force, mais de régner par l’amour et dans la paix, pour « la cultiver et la garder » (Gn 2,15), veiller sur elle et en prendre soin.

– Ep 1,20-23 : Quand Dieu rassemblera toutes choses en Christ, il associera l’Eglise, la nouvelle humanité, à son règne : pour gérer cet univers en constante expansion, la vie éternelle ne sera pas un repos statique, mais un déploiement dynamique de toute l’énergie « spirituelle » (divine  et cosmique) contenue dans notre résurrection : il régnera avec l’Eglise qui est son Corps sur tout l’univers !

– Col 2,16-23 : Quand le Christ réconciliera toutes choses en lui, visibles et invisibles,

nous serons à ses côtés pour « régner avec lui, » gérer avec lui cette suite passionnante de l’aventure humaine et cosmique que la science commence à découvrir !

  1. Notre divinisation

Ici François Brune puise, avec raison, dans l’interprétation que les Eglises d’Orient donnent des textes bibliques de façon plus claire et plus hardie que les Eglises d’Occident : la Bible parle bien de notre glorification, de notre divinisation !

La résurrection est la porte d’entrée dans la pleine vie divine. En Christ, en recevant le Souffle Saint de Dieu, nous devenons « enfants de Dieu » (Ro 8,15-16), donc membres de la famille divine, du même « sang ».

Certes, sans la foi, le peuple de Dieu est comme des enfants mineurs, guidés et gardés par la Loi qui était donnée comme un « pédagogue » (ce terme désignait l’esclave qui conduisait les enfants jusqu’à la porte de l’école seulement, mais ne les enseignait pas ! Le Maître,c’est le Christ !). Or à l’époque les enfants mineurs n’avaient pas plus de droits et de responsabilités que des esclaves ou serviteurs (Ga 3,24). Mais les enfants de Dieu, même mineurs, sont aimés de Dieu.

Or ces enfants, par leur identité, leur « ascendance » divine, sont aussi des héritiers de Dieu et cohéritiers du Christ (Ro 8,17-25) : appelés à devenir des fils et filles de Dieu, adultes, aptes à recevoir et gérer un riche héritage.

Comme nous sommes déjà sauvés, mais « en espérance » (Ro 8,24-25), c’est-à-dire qu’une partie de la richesse de notre salut est encore invisible, nous soupirons après « l’adoption » : ce terme désigne ici non l’adoption d’un enfant étranger à la famille, mais l’entrée dans la position de fils et filles adultes ; et le texte précise : « l’adoption, c’est « la rédemption de notre corps aussi »  (en plus du salut de notre « âme », de notre vie humaine terrestre) : ce que nous attendons,  c’est notre résurrection, qui seule nous donnera accès à notre plein héritage.

Quel est donc cet héritage ? Ce ne sont pas d’abord des responsabilités pour le monde, mais c’est la maturation et l’éclosion ultime de notre personne, la participation à la vie divine, à la vie même de Dieu. Paul l’appelle ici et ailleurs notre glorification (v. 17,30 etc.).

« Devenir des dieux, «  disait déjà Jésus (Jn 10,34 ; cf Ps 82,6). Et non pas « comme des dieux, » parole du serpent (Gn 3) !

Dans son langage un peu différent, Pierre s’émerveille  des promesses de Dieu, par lesquelles nous devenons participants de la nature divine (2 Pi 1,4).

La Lettre aux Hébreux  (Hé 2,10-11.14-15), nous dit que Dieu a conduit son Fils par la souffrance jusqu’au but final, son couronnement de gloire et d’honneur dans la résurrection : « afin de conduire à la gloire une multitude de fils et de filles de Dieu…  qu’il n’a pas honte d’appeler ses frères et sœurs. »

Et pour cela, Jésus a dû comme nous participer « au sang et à la chair, » à toutes les limites et souffrances de la condition humaine, jusqu’à la mort et la résurrection, « afin d’anéantir par sa mort celui qui avait le pouvoir de la mort, c’est-à-dire le diable,  et de délivrer tous ceux que la peur de la mort retenait toute leur vie dans l’esclavage de la peur. »

Lui en qui cohabitaient l’humanité et la divinité, il a soif de nous communiquer, à nous humains, sa vie divine : déjà sur la terre, en devenant « parfaits » (téleïoï, mûris tout au long d’un processus de vie jusqu’à atteindre le terme, le but, télos, de ce processus) comme le Père est parfait, » Mt 5,48 : être mûris par notre attitude de miséricorde et de pardon… Et par la résurrection entrer dans toutes les facettes de la vie divine en éternelle expansion…

 Enfin l’Evangile de Jean nous montre Jésus priant pour que « tous soient un comme le Père et le Fils sont un » (Jn 17,21) : il ne s’agit pas seulement de la réconciliation et de l’unité des enfants de Dieu dispersés dans différentes Eglises, – il s’agit de rien moins que notre entrée dans la même union qu’entre le Père et le Fils, la vie divine, qui est communion trinitaire, communion d’amour du Père et du Fils dans l’Esprit. 

 Quelle promesse à couper le souffle – ou plutôt à nous emporter dans le Souffle de Dieu : de même que les trois Personnes divines, « consubstantielles » c’est-à-dire animées de la même vie divine, sont à la fois bien distinctes et indissociablement unies dans l’amour, – de même nous sommes invités, nous humains, à entrer avec la Trinité dans leur « périchorèse, »  cette chorégraphie d’amour divin, cette danse de joie et de vie, et à y entraîner avec nous toute la Création, tout l’Univers que Dieu nous confie.

Pour nouer la gerbe de ces quelques pensées parmi les vastes perspectives que nous ouvre le bel ouvrage du Père catholique François Brune sur notre résurrection et notre divinisation, exprimons notre reconnaissance envers Dieu et notre adoration par cette citation du théologien orthodoxe Olivier Clément, mise par mes soins en poésie et en musique sur la mélodie luthérienne de « Esprit du Seigneur, puissant Défenseur » (et aussi sur une mélodie nouvelle) :

« Et tout être humain

Qui naît d’Esprit Saint

N’a plus ni commencement ni fin :

Semblable au Souffle mystérieux,

Il vient de Dieu, retourne à Dieu,

Pour être habillé

D’immortalité. »

Christian Glardon.

RESSUSCITÉS… RÉELLEMENT ?   

Un avis sur « RESSUSCITÉS… RÉELLEMENT ?    »

  • 29 juin 2017 à 14 h 12 min
    Permalien

    merci, Christian, pour ces merveilleuses révélations que je savoure et vis intensément. je garde en mémoire de tout mon être de faire partager cet état d’amour, de communion avec la trinité et mes frères et sœurs sensibles à cette intensité.
    Anne Herhaus.

    Répondre

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site est protégé par reCAPTCHA et la Politique de confidentialité, ainsi que les Conditions de service Google s’appliquent.