Par Hetty Overeem.

Dommage que je n’ai pas le droit de vote, je suis étrangère…

Ce qui me rend perplexe, c’est que, si j’avais le droit de voter, une large partie de la population aurait décidé d’avance que mon vote serait inacceptable, homophobe, intolérant …

Car, oui, je voterais contre le mariage et l’adoption pour tous : je crois que Dieu a un autre projet pour l’humanité.

Oui, il y a beaucoup de questions auxquelles je n’ai pas de réponse.

Mais je crois que, pour un chrétien, le mariage se fonde sur une promesse biblique : « Dieu créa l’humain à son image, homme et femme, « mâle et femelle » il les créa (Genèse1, 27) … « C’est pourquoi l’homme quitte son père et sa mère pour s’attacher à sa femme, et ils deviennent un seul être. »(Genèse 2, 24, repris par Jésus en Matthieu 19, 5 et 6, où Jésus conclut :  » Que l’humain donc ne sépare pas ce que Dieu a uni. »   C’est de la bénédiction d’un CHOIX qu’il s’agit ici, non pas de la bénédiction d’une personne.

C’est pour cela que  –  à tort ou à raison, mais c’est ma liberté, non?!  –  j’étais contre le rite de bénédiction des couples homosexuels : simplement parce que je ne découvre aucun fondement pour une telle union dans les textes bibliques, et je ne peux pas l’inventer.

Et à nouveau : il ne s’agit pas de la bénédiction d’une personne – au nom de qui et de quoi refuser cela?  –  mais de la bénédiction d’un CHOIX de ces personnes.

Et de dire dans ce contexte que Dieu, « dans son grand amour », accepterait et validerait tous nos choix, ne correspond pas, mais alors pas du tout à ce que je lis dans les textes bibliques, que ça concerne ce choix particulier  –  ou d’autres.

Donc, non, je ne pourrais pas entrer en matière pour présider un tel rite. Et, contrairement à ce qu’on veut me faire croire, non, ça ne serait pas par manque d’amour. Ça serait par une autre DÉFINITION de l’amour.

Pourquoi, à ce moment-là, on me déclare intolérante? Parce que je choisis ce qui me semble juste? En sachant que je peux me tromper ?

Mais au nom d’une soi-disant tolérance on décide que mon choix est faux, nul. Pire, que ce choix me placerait contre la communauté LGBT+.

Mais depuis quand je serais contre une personne ou un groupe parce que je ne suis pas d’accord avec son/leur choix?! Ça ressemble beaucoup à la manipulation…

Ben non, je ne suis pas contre un groupe. Ben oui, je suis contre leur choix. Surtout quand ce choix concerne aussi l’adoption d’un enfant.

Mais alors (j’ai entendu lors de l’émission Infrarouge traitant de ce sujet) je suis considérée comme homophobe. Ça me fait froid dans le dos. Et qui sait, dans un avenir peut-être pas si lointain que ça, on va déclarer que c’est un choix « haineux », donc punissable.

Au fond, ça veut dire que je n’ai plus le droit de penser, de dire et de voter comme je pense ( sous condition que ça soit dans le respect, bien sûr). Mais que je dois penser, dire et voter comme une large partie de la population m’impose de penser, dire et voter.

Mais on va où là ?!

Et pourquoi, dans une large partie de l’Église, on me dit qu’il faut que je veuille le mariage pour tous parce que Dieu accueille et aime tous, inconditionnellement?

Bien sûr que Dieu accueille et aime tous inconditionnellement! La question n’est pas là !

La question est : Qu’est-ce que mon Dieu pense, lui? Qu’est-ce qu’il dit, lui? Dieu aime tous mais Dieu n’aime pas tout. Et c’est à moi, personnellement, de discerner ce qu’il pense à ce sujet. A nouveau, en ayant le droit de me tromper.

Pourquoi, dans mon église, pour « nourrir et animer le débat » entre deux groupes, on confie ce mandat à  … un des deux groupes?!

Tout en proclamant haut et fort qu’on est multicolore et que chacun doit respecter l’opinion et le choix de l’autre? Drôle de multitudinisme, ça. Bizarre. Ça fait plus pensée unique que volonté de respecter les couleurs multiples.

Je résume :

Avec l’argumentation de la tolérance on essaye de m’imposer une façon de penser.

Avec l’argumentation d’aimer mon prochain on essaye de m’imposer une définition de ce que ça doit être, mon amour pour le prochain.

C’est grave, ça.

Car si je dis ces paroles publiquement, je risque d’être mise de côté, exclue, insultée. Bon, je peux assumer ça. Mais ce n’est pas bon signe pour une démocratie.

Alors il me semble qu’il y a un sacré enjeu ce 26 septembre :

Non pas seulement ce qu’on va voter, quel sera le résultat.

Mais aussi COMMENT, pour quelles raisons, dans quel climat et avec quelle attitude on va voter.

Il y a un sacré enjeu caché que j’ai juste envie de sortir dans la lumière :

Mariage pour tous? Que chacun décide selon ce qu’il/elle pense juste. Que chaque chrétien décide ce qui lui semble, honnêtement, être la volonté de Jésus-Christ.

Mais cela veut dire aussi :

Libre opinion pour tous ( et je répète : dans le respect de l’autre).

Libre choix spirituel pour tous.

Libre choix pour tous de proclamer l’Évangile comme on le comprend.

Libre choix pour tous de dire comment on comprend et définit l’amour.

D’abord l’amour de Dieu pour nous :

je ne peux pas voir cet amour indépendamment de tout Son Être, toute Sa volonté, toutes Ses paroles.

Ensuite l’amour de nous pour Dieu : le premier commandement, la toute première Priorité, AVANT l’amour pour le prochain! L’amour qui doit nourrir, encourager et transformer notre amour pour le prochain. 

Et enfin l’amour pour nous-mêmes.

Que le Seigneur nous vienne en aide, le 26 septembre, pour discerner comment Lui définit l’amour.

Mariage pour tous: Et si on laissait à Dieu de définir l’amour?

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