Plus de 6 000 réformés ont adressé une lettre ouverte aux membres de la Fédération des Églises protestantes de Suisse (FEPS) contre le mariage à l’église de couples du même sexe. 218 pasteurs se sont également déclarés contre le changement de pratique de l’Eglise.
La «lettre ouverte » a été remise au président de l’Assemblée des délégués de la FEPS, Pierre de Salis, le 4 novembre. Cette lettre a été lancée par le Rassemblement pour un renouveau réformé (R3) en Romandie et diffusée en trois langues début octobre de manière informelle.
La lettre a reçu une réponse positive: 6230 personnes des paroisses réformées (plus de 4 300 de Suisse alémanique) l’ont signée. Il y a également 2200 signataires d’autres Eglises, totalisant environ 8 500 personnes.
En voici le contenu :
Mesdames et Messieurs les délégué-e-s,
Vous serez amenés à prendre position sur le « mariage pour tous » lors de votre Assemblée des 4 et 5 novembre 2019. Permettez-nous de vous exprimer nos convictions à ce sujet !
Nous croyons que Jésus-Christ nous appelle à accueillir chaque personne – quelle que soit son orientation sexuelle. Nous croyons aussi qu’il nous appelle à renoncer à tout jugement à l’égard des personnes. Beaucoup de personnes qui ont une orientation LGBT ont été blessées par le jugement de certains chrétiens et nous le regrettons profondément.
Par contre, nous ne pouvons cautionner le mariage entre deux partenaires de même sexe. Il nous semble en désaccord profond avec la révélation biblique.
A la suite du livre de la Genèse, Jésus réaffirme cette vérité fondamentale : le couple humain est constitué d’un homme et d’une femme : « N‘avez-vous pas lu ce que déclare l’Écriture : Au commencement, le Créateur les fit homme et femme » ? (Mt 19,4)
Pour l’apôtre Paul, l’union entre un homme et une femme symbolise même « le grand mystère » de l’union entre le Christ et l’Église (Éphésiens 5,32).
De plus, pour qu’un enfant grandisse dans de bonnes conditions, nous croyons qu’il a besoin d’un père et d’une mère. Ce besoin essentiel doit être respecté.
Au moment où se forme l’Église évangélique réformée de Suisse (EERS), nous rappelons le souci pour l’unité de nos pères et mères de la Réforme : « Nous n‘approuvons que ce qui contribue à établir la concorde et est propre à l‘entretenir ». (Confessio Gallicana, 1559, Article 33). Que votre décision ne blesse pas une partie importante du Corps du Christ !
En conséquence, nous vous demandons – humblement et solennellement – de renoncer à vous prononcer en fa- veur d’une célébration d’un mariage religieux pour un couple de même sexe.
Nous espérons que vous comprendrez que nous ne sommes pas opposés aux personnes qui ont une orientation homosexuelle mais, dans la fidélité à Jésus-Christ, nous ne pouvons légitimer leur mariage. Une Église qui se prononce ouvertement contre l’enseignement du Christ perd son autorité spirituelle et précipite son effritement. Elle se distancie en outre des autres Eglises chrétiennes.
Veuillez agréer, Mesdames, Messieurs, nos respectueuses salutations
Franziska Bader, Cathy Grobéty, Monika Lehmann, Annette Walder, Olivier Bader, Luc Badoux, Martin Hoegger, Hansruedi Lehmann, Gérard Pella, Philippe Rochat, Cleto Rosetti, Peter Schmid, Paul Schorer, Hansurs Walder
Vous pouvez télécharger cette lettre et ajouter – jusqu’au 31 octobre – votre signature et celle de vos proches (ce sera très précieux!) en cliquant sur ce lien : Lettre-Ouverte
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Le mariage est déjà pour tous, et ce qui est en jeu dans ca projet, c’est plutôt une nouvelle définition du mariage.
Le risque que nous voyons, c’est qu’au nom de la défense d’une minorité, on en oublie une autre, à savoir les enfants. Quelle est la protection que notre société peut accorder aux enfants, si on commence à redéfinir la famille ? La famille, même divorcée, permet de conserver aux enfants la notion qu’ils ont un papa et une maman.