Prédication du pasteur Daniel Fatzer

 

Indifférence et tiédeur…

Il existe dans notre beau canton un petit village terrorisé ! Pas terrorisé aujourd’hui… mais il y a trois siècles ! Ce village a subi un orage d’une violence rare qui a bouleversé ses habitants, qui ont décidé, suite à cet événement traumatisant, de célébrer un culte de repentance, chaque année à la date du dit orage…
J’ai eu le privilège d’y être prédicateur invité, 3 siècles après le dit orage !

…3 siècles, vous rendez vous compte ! Et la tradition tient bon…même si l’on peut bien imaginer que l’esprit de repentance n’y a plus tout à fait la même force que 300 ans auparavant ! Il s’agit de Chavannes-le-Veyron, entre Cossonay et L’Isle.

J’ai choisi de parler aux citoyens de ce village à partir de l’Apocalypse, comme je le fais ce matin au milieu de nous.

Savez-vous par quoi l’Eglise en Suisse est persécutée, selon un brillant théologien du 20ème siècle ?

PAR L’INDIFFERENCE

Nous, Eglise du Christ, nous générons de l’indifférence dans la population ! Voire même un rejet franc si l’on en croit ce que nous disait Aude Chollet à ce même lutrin il y a quelques dimanches !

Peut-être bien que nos concitoyens de Chavannes-le-Veyron connais-saient cela à leur manière, il y a trois siècles déjà : une certaine indiffé-rence aux choses essentielles, à savoir nos vies, le sens qu’elles ont, notre mort, plus ou moins imminente, notre relation avec Dieu…

Et si la tradition de Chavannes-le-Veyron dit vrai, l’ « orage épouvantable » qui a détruit les récoltes, a secoué tous les habitants de leur torpeur intérieure… au point qu’ils décident ensemble de remettre les choses essentielles au centre de leur vie, et de s’en souvenir au moins une fois par an (au mois de juin, mois du terrible orage).
Magnifique acte de repentance, càd de retour à celui qui nous dépasse…alors qu’après cet orage ils auraient pu se retourner contre Dieu, au lieu de retourner à lui !

A ce sujet une histoire bien vaudoise:
Un paysan de chez nous sort de sa ferme pour contempler ses champs dévastés après un gros orage…et le visage noir de colère tourné vers le sol, mais les yeux fulminants tournés vers le ciel de dire : « j’accuse personne, mais c’est pas malin ! »

Peut-être bien qu’à Chavannes-le-Veyron quelques-uns ont réagi comme ce paysan fâché, mais pas la majorité. Ils sont retournés au fond d’eux-mêmes et vers leur Dieu qu’ils avaient mis à distance.

Eh bien, le livre de l’Apocalypse est bourré d’histoires de ce genre, aussi terrifiantes, sinon plus, que le terrible orage destructeur de juin à Chavannes-le-Veyron. Avec l’Apocalypse, on peut jouer à se faire peur, si l’on veut, en mettant en valeur tous les événements terrifiants qui y sont décrits.

MAIS LA N’EST PAS L’ENJEU DU LIVRE DE L’APOCALYPSE !

Ecoutons ce qui est dit aux chrétiens de cette petite ville d’Asie mineure, aujourd’hui situées en Turquie, qui s’appelle Laodicée. Il s’agit, ma foi, de gens comme vous et moi…
14« Écris à l’ange de l’Église qui est à Laodicée : « Voici le message de ce-lui qui est vraiment le Oui de Dieu. Il est le témoin fidèle qui dit la vérité, il est à l’origine de tout ce que Dieu a créé.15Je connais tout ce que tu fais : tu n’es ni froid ni brûlant. Si seulement tu pouvais être froid ou brûlant ! 16Mais comme tu es tiède, ni froid ni brûlant, je vais te vomir de ma bouche. 17Tu dis : je suis riche, j’ai gagné beaucoup d’argent, je n’ai besoin de rien. Mais en fait, tu es malheureux, tu mérites la pitié, tu es pauvre, aveugle et nu, et tu ne sais même pas cela. 18C’est pourquoi, voici ce que je te conseille : achète chez moi de l’or que le feu a rendu pur, et tu de-viendras riche. Achète des vêtements blancs pour te couvrir, ainsi tu ne seras pas nu et tu n’auras plus honte. Achète un médicament pour le mettre dans tes yeux, et tu verras clair. 19Tous ceux que j’aime, je les corrige et je les punis. Montre donc plus d’ardeur et change ta vie ! 20Voilà : je me tiens à la porte et je frappe. Si quelqu’un entend ma voix et ouvre la porte, j’entrerai chez lui, je mangerai avec lui et il mangera avec moi. 21Moi, je suis vainqueur et je suis allé m’asseoir avec mon Père sur son siège royal. Alors, les vainqueurs, je les ferai asseoir aussi sur mon siège royal.

(Apoc 3/ 14-22)

Comme vous pouvez le constater dans ce message de Jésus à l’Eglise de Laodicée, l’enjeu n’est pas la terreur, même si elle est terrible, mais LA TIEDEUR.

L’Apocalypse n’est pas un livre terrorisant, mais un livre tranchant !
Il tranche entre la tiédeur et la chaleur, entre la tiédeur et la froideur…
Et il nous avertit, nous qui connaissons le Christ : le pire pour nous, ce n’est pas la froideur, mais la tiédeur…
Peut-être donc que tous nos concitoyens qui sont froids par rapport à Dieu sont en meilleure position que nous, si nous sommes tièdes !!! Incroyable, non ?….
Cela voudrait dire que nous qui allons encore dans une église, rarement ou souvent, nous sommes probablement plus éloignés du Royaume de Dieu qui vient que tous ceux qui passent leur dimanche ailleurs que dans une église !!!!

Un livre qui tranche, qui surprend, qui dérange, en tout cas nous, qui le lisons encore !!!!

Si le Royaume de Dieu qui vient compte pour nous, il nous reste 2 options : sortir de cette église et nous refroidir le plus possible spirituellement, ou alors descendre au plus profond de nous-même, en suppliant que l’Esprit nous visite pour nous mettre en « Burn in », différemment du « Burn out » qui touche tant de gens aujourd’hui, moi y compris au début de cette année.

Et, pour un peuple comme le nôtre, le peuple vaudois, dont la devise est « prudence, prudence » ou encore « modération, modération » ou encore « juste milieu-juste milieu »…

…ou alors pour nous comme peuple suisse, fiers de notre neutralité, voilà que l’Apocalypse nous bouscule énergiquement et nous somme de nous geler ou de nous chauffer. Si on est croyant, on ne peut l’être qu’à fond !!!!!

Et si un orage terrifiant ou une autre catastrophe devait nous tomber sur la tête, ce n’est pas pour nous effrayer, mais pour nous réveiller…nous sortir de nos létargies, nous secouer, et nous reconduire à l’ardeur de notre premier amour pour le Christ.

En cette législature où notre EERV se préoccuppe d’évangélisation, il semble bien que ce livre soit une lecture incontournable, non pas pour évangéliser le monde d’abord, mais bien nous, les tiédasses, les « brouillardeux » comme disent les Combiers en parlant des gens de la plaine…afin que nous entrions dans la clarté et la chaleur de notre foi au Christ et de notre service à sa suite !!!!!

Oh là là !
Le Ps 68 nous présente Dieu comme le Père des orphelins et le défenseur des veuves… Serons-nous du côté de ce Dieu qui donne une famille à ceux qui sont abandonnés et qui libère les captifs ? Lui qui fait tomber une pluie bienfaisante sur nos terres desséchées…

SERONS NOUS RESOLUMENT DU CÔTE DE CE DIEU-LA?
OU ALLONS NOUS CROUPIR, PUIS MOURIR, DANS NOTRE TIEDEUR, NOS PRUDENCES ET NOTRE NEUTRALITE ANCESTRALE ?

C’EST LA QUESTION QUE NOUS LAISSE LE LIVRE DE L’APOCALYPSE DANS SON CHAPITRE 3…
A NOUS DE VOIR !!!!!
A MOI DE VOIR, AVEC MOI-MÊME.

AMEN

Daniel Fatzer

Indifférence, tiédeur ou… ?
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