A quoi Dieu nous appelle-t-il dans cette crise sans précédent du Coronavirus ? Pour répondre à cette question, une quarantaine de personnes de divers Églises et mouvements protestants de Suisse romande, convoquées par le Rassemblement pour un Renouveau réformé (R3), se sont réunies pour un temps de vidéoconférence, le soir du 9 décembre 2020.

La réponse était impressionnante par son unanimité : ce temps est avant tout un appel à un retour à Dieu ou à la repentance. Mais qu’est-ce que la repentance ? Comment la vivre ? De quoi faut-il se repentir ? Et comment transmettre cet appel ? 

Une repentance pas seulement écologique

Les médias ont parlé de ce médecin italien qui a retrouvé un chemin vers Dieu alors qu’il était confronté aux ravages de la pandémie. C’est un des symboles de cette période.

En hébreu la racine du mot repentance (Shouv) indique le retour vers Dieu, dit Gérard Pella, président du R3. C’est la même racine pour le mot printemps, le retour de la vie. En grec la metanoia est un changement dans la façon de penser, dans nos attitudes et nos priorités et pas seulement dans notre faire.

Aujourd’hui on insiste sur la nécessité de changer notre rapport à la nature. Mais nous ne pouvons pas nous contenter d’une repentance écologique. La repentance est un retour non seulement vers la création mais avant tout vers le Créateur. « Arrêtez et reconnaissez que je suis Dieu » (Psaume 46,10)

De quoi se repentir ?  Dans les chapitres 9 des livres d’Esdras, de Néhémie et de Daniel se repentir signifie demander pardon à Dieu non seulement pour ses propres péchés mais aussi pour ceux du peuple : « Nous n’avons pas écouté tes paroles, nous n’avons pas suivi tes enseignements que tu nous donnais par tes serviteurs les prophètes » (Dan 9,10 ; Esd. 9,10 ; Neh 9,30).

« Si mon peuple s’humilie… »

Guy Chautems parle au nom du groupe « Prière et discernement » pour qui la prière de Salomon est centrale : « Si mon peuple sur qui est invoqué mon nom s’humilie, prie, et cherche ma face, et s’il se détourne de ses mauvaises voies, – je l’exaucerai des cieux, je lui pardonnerai son péché, et je guérirai son pays » (2 Chroniques 7,14.)

Cette prière a été à la base d’un beau chant de Jeunesse en Mission faisant partie d’un spectacle qui a eu un grand impact dans les années 1980, en particulier en Allemagne.

De quoi faut-il se repentir ? Nous avons besoin que Dieu nous le dise. Les médias nous guettent ; il faut avancer avec prudence.  

Paul Schorer informe que le mouvement « Prière pour la Suisse » s’est aussi basé sur 2 Chroniques 7,14 pour lancer un appel à la repentance suite à des lois contraires aux ordonnances divines décidées en Suisse.

Pascal Veillon rappelle que le premier des quatre sujets de prière de l’Union de prière concerne le réveil de l’Église par la conversion. Cela rejoint la démarche actuelle d’appel à la repentance.

Se centrer sur Jésus-Christ

Pour Hetty Overeem, animatrice d’Evangile en Chemin, la repentance signifie avant tout revenir à Jésus, se centrer sur lui. Le texte qui lui a le plus parlé est la parabole du marchand qui vend tout pour acheter une perle précieuse (Matthieu 13,45-46). « Cette perle est le Christ mort et ressuscité, qui veut habiter en nous, prendre la toute première place, être lui-même notre vie nouvelle, et ainsi nous transformer. Il faut revenir à lui, non pas pour ce qu’il va donner ou faire, mais pour qui il est. Aller vers Jésus pour Jésus ! » dit-elle.

Pour elle, ce qui provoque la repentance n’est pas la crise de la pandémie, mais l’Esprit saint. Le besoin de repentance sera plus fondamental et durable que la crise causée par le Covid-19 : « La repentance continuera à être nécessaire après la production de vaccins. Il y a une vraie urgence dans le cœur de Dieu, car il est grave que nous nous soyons autant éloignés de nous, en réduisant sa réalité. Surtout par nos tentatives de l’adapter à nos critères et nos soi-disant besoins ».

Pierre Bader pense que l’appel à la repentance est un mouvement mondial. Mais de quelle repentance s’agit-il ? Il s’agit de revenir à Jésus. C’est le message urgent pour aujourd’hui; message qu’il faut bien écouter en prenant du temps. Il faut relire les chapitres 16-17 de l’Évangile de Jean qui disent ce que signifie être dans la présence de Jésus.

La repentance, ce n’est pas s’apitoyer sur soi mais dire à Jésus : « tu es le centre de ma vie ». Elle commence dans notre cœur et conduit à un réveil spirituel. « Ou bien la faim de Dieu est le soleil autour duquel j’organise tout ; ou bien Dieu est un objet entre autres qui tourne dans le ciel très encombré de ma vie » (André Sève).

Santé et prospérité, ou sainteté et shabbat ?

L’auteur de cet article a témoigné qu’une clarté s’est faite dans son esprit après la lecture du livre d’Ézéchiel. « Plus je le lisais, plus j’entendais cette parole : revenez à moi » !

Dans ce livre, revenir à Dieu ne signifie pas seulement le chercher comme sauveur, mais le reconnaître dans sa souveraineté et sa sainteté.

Jean-Pierre Besse voit dans cette première pandémie mondiale « un traitement de choc ». A travers elle, Dieu nous appelle à retourner à son amour.  Se repentir c’est se recentrer radicalement sur l’unique Médiateur Jésus plus que sur des valeurs idéales qui peuvent devenir des idole: « Nous repentir reviendra à décider à quel Royaume nous voulons appartenir : celui d’un messianisme sans rédempteur crucifié et donc sans résurrection réelle, centré sur l’homme idolâtré, ou au contraire sur le Royaume du Père et sur le retour en gloire de l’Agneau de Dieu, seul pourvoyeur d’Esprit Saint. « 

Shafique Keshavjee entend aujourd’hui deux mots dans la société : santé et prospérité. Or dans un rêve, il a entendu ces deux autres mots, encore plus fondamentaux : sainteté et shabbat. Parce que nous n’avons pas voulu nous arrêter et reconnaître le Dieu saint, la pandémie nous y oblige actuellement. II vient de terminer un livre à ce sujet.

Dix jours d’écoute

« Face à l’ampleur de cette pandémie, un retour à Dieu s’impose, écrit G. Pella. Il saura nous montrer, lui, dans quels domaines de nos vies – personnelles, communautaires ou sociales – il est urgent de vivre un changement d’état d’esprit, de priorités et de comportement ».

La rencontre de ce soir veut être « une sonnerie de trompettes » appelant à ce retour. Le Rassemblement pour un Renouveau réformé invite à dix jours d’écoute de Dieu à ce sujet, jusqu’au 20 décembre.

Les expériences ou impulsions reçues de l’Esprit peuvent être partagées en écrivant un courriel à gerard.pella@gmail.com

Ces partages permettront de discerner s’il y a lieu de donner une suite à cette première démarche.

Martin Hoegger – martin.hoegger@gmail.com

Temps de Coronavirus – temps de retour à Dieu ?

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