– Nous déplorons la décision de l’Assemblée des délégués de la Fédération des Eglises protestantes de Suisse (FEPS ): « approuver l’ouverture du mariage aux couples de même sexe au plan civil ». (Lire ici)

Elle bouleverse toute la compréhension chrétienne du mariage : un homme et une femme unis par Dieu (Mt 19,4).

– Nous constatons avec reconnaissance que plus de 6’200 paroissien-ne-s des Eglises réformées de toute la Suisse ont accepté de signer notre « lettre ouverte à l’assemblée des délégués de la FEPS» et appelé les délégués à « renoncer à se prononcer en faveur d’une célébration d’un mariage religieux pour un couple de même sexe ». 

– Nous sommes heureux d’avoir pu collaborer par-dessus les frontières linguistiques de notre pays, tant pour la « lettre ouverte » que pour la « déclaration sur le mariage pour tous dans l’Eglise ». Cette dernière a recueilli la signature de plus de 200 pasteur-e-s et théologien-ne-s. Cette collaboration nous semble prometteuse pour l’avenir.

-Nous sommes préoccupés par les conséquences spirituelles de cette décision de la FEPS. Elle met à mal l’unité interne de notre Église et les relations avec la grande majorité des autres Églises. Elle risque aussi d’accélérer encore l’effritement de notre Eglise et de saper son autorité spirituelle : « Si j’en étais encore à vouloir plaire aux hommes, je ne serais plus serviteur du Christ » (Galates 1,10).

– Comme les débats vont se poursuivre (au Parlement pour ce qui concerne le « mariage civil » et dans les Synodes cantonaux pour la cérémonie religieuse), nous vous remercions d’avance pour votre soutien fraternel et spirituel et pour tout ce que vous pourrez entreprendre pour rappeler le vrai sens du mariage.

Pour le R3 :  Cathy Grobéty Martin Hoegger Gérard Pella Philippe Rochat

Après la décision de la FEPS
Étiqueté avec :

8 avis sur « Après la décision de la FEPS »

  • 19 novembre 2019 à 14 h 49 min
    Permalien

    Bonjour,
    Je pense que c’est dommage de considérer comme infidèles à la volonté de Dieu les autres approches méthodologiques du texte biblique. J’ai mis par écrit une petite note méthodologique pour justifier une approche à la foi critique et existentielle de l’Écriture, qui se base tout de même sur certains postulats objectifs, en relation avec l’homosexualité. Pour ma part je défend aussi le droit de nos Synodes de décider à la majorité qualifiée des membres, après tout c’est ainsi que les plus grands dogmes christologiques ont été décidés, à la majorité, parfois serrée, des évêques aux Conciles.

    Voici un lien avec mon blog, que je n’avais plus activé depuis longtemps:
    https://audendumestaliquid.blogspot.com/2019/

    Répondre
  • 19 novembre 2019 à 10 h 59 min
    Permalien

    Bonjour
    Je penses qu’il faut aller plus loin encore, que des responsables de l’église protestante évangélique se permettent de prendre des positions et d’impliquer la totalité du corps protestant, dans une voie qui mène à la ruine,
    ils ne peuvent plus être à cette place et doivent se repentir.
    Dieu ne change pas, son amour ne peut pas être séparé de sa justice et sa justice c’est Christ mort pour les pêchés du monde.
    Je reste à votre disposition.
    Meilleures salutations
    PK

    Répondre
  • 17 novembre 2019 à 14 h 02 min
    Permalien

    Fidélité à l’égard de la Parole exige aussi fidélité à ce qu’est vraiment écrit dans la bible. Dans le récit de la création, Dieu ne crée pas « l’homme et la femme », mais d’abord la masculinité et la féminité de tout homme, dans le sens être humain.

    Armin Kressmann

    Répondre
    • 19 novembre 2019 à 0 h 42 min
      Permalien

      Certes, M. Kressmann, mais il faut lire jusqu’au bout tout de même. L’être humain est créé « mâle et femelle », puis il y a séparation et finalement bénédiction de cette altérité là, qui est féconde.
      Donc si, Dieu a créé l’homme et la femme.

      Répondre
      • 19 novembre 2019 à 18 h 59 min
        Permalien

        « Elohim (Dieu, un pluriel) dit : nous ferons l’humain à notre réplique, selon notre ressemblance … Elohim crée l’humain à sa réplique, à la réplique d’Elohim il le crée, mâle et femelle il les crée. Elohim les bénit. Elohim leur dit : ‘Fructifiez, multipliez, emplissez la terre, conquérez-la. » Tout le monde est béni, me semble-t-il, ou non ? Et Dieu crée l’humain, mâle et femelle il les crée, les humains, vous et moi. Par là, je n’ai rien contre le mariage traditionnel, entre homme et femme, au contraire, je constate seulement qu’il n’est pas, pour moi et selon ce passage de la Bible, Genèse 1,26 à 28, aussi exclusif comme prétendu.

        Répondre
        • 2 décembre 2019 à 10 h 29 min
          Permalien

          Cher Armin, en réponse à ton article (http://www.ethikos.ch/11333/mariage-pour-tous-et-le-recit-de-la-creation-genese-127-non-la-bible-ne-dit-pas-il-crea-lhomme-et-la-femme-lettre-ouvert) et tes messages ci-dessus.
          Je suis très surpris par la lecture que tu fais de Genèse 1,27 en référence à Josy Eisenberg et Armand Abécassis. Tu déduis beaucoup de choses de bien peu de mots. Que fais-tu de la visée théologique de Genèse 1 et du récit complémentaire de Genèse 2 ? Et au fond, pourquoi vouloir absolument lire ce que le texte ne dit pas ? Est-ce si gênant de reconnaître que les récits de la création nous présentent une vision du couple étroite, « exclusive » (selon ton vocabulaire), vision reconnue par la grande majorité des théologiens juifs et chrétiens ?
          1) Oui Dieu crée Adam, le « glébeux ». Cette appellation générique est immédiatement complétée par la distinction sexuelle : « Il les créa mâle et femelle ». Le texte pointe une création plurielle, en l’occurrence duelle. Dieu crée d’emblée deux êtres différents et complémentaires appelés à vivre en vis- vis.
          2) C’est clairement deux individus sexuellement distincts qui reçoivent le mot d’ordre, qui est aussi bénédiction de Dieu : « Soyez féconds et prolifiques… »
          3) Cette altérité, appelée à devenir relation complémentaire, est développée dans le second récit de la création. La solitude d’Adam (le glébeux) est comblée par le don d’Eve. Et le récit marque l’altérité avec ce fameux jeu de mot : « Ish / Isha »
          4) En Gn2,24, texte fondamental du mariage judéo-chrétien, une autre distinction est faite avec les mots « père et mère » pour dire la possibilité d’un foyer.
          5) Plus loin, dans le récit du déluge, le même vocabulaire (mâle et femelle) est utilisé pour parler des couples d’animaux qui entrent « deux par deux » dans l’arche.
          6) Enfin, n’oublions pas la toile de fond de Gn 1. Ce chapitre dépeint l’action du Créateur qui distingue les éléments : la lumière des ténèbres, les eaux d’en haut et d’en bas, le soleil pour le jour et la lune pour la nuit… Du chaos, Dieu crée en distinguant les éléments naturels, les espèces et les genres. Cette distinction est précisément celle qui permet la relation et la vie !
          7) J’accepte volontiers l’idée que l’être humain est complexe et qu’il porte en lui une part féminine et masculine. Mais reconnaissons honnêtement que cette observation est plutôt issue des découvertes psychologiques récentes que des récits de la Genèse que nous cherchons à comprendre ici.
          Je termine aussi avec deux citations ; celles d’un théologien que l’on ne peut pas qualifier « d’évangélique » et dont la pensée me semble plus structurante et positive qu’« exclusive ».
          « L’homme, à l’image de Dieu, est créé d’emblée homme et femme, marqué dans sa chair même du signe de la différence (1,27, cf. 5,2). La sexualité n’est pas un accident malheureux, c’est l’achèvement de la geste créatrice de Dieu : l’homme n’est pas créé seulement autre que le monde, ou autre que les animaux, il est créé, à l’image de Dieu, par une relation structurelle avec un autre que lui-même, expérimentant dans sa chair même l’ordre de la différence qu’il couronne et domine (Gn1,28) »
          « Clé de voute de l’ordre de la différence qui structure le monde, la sexualité doit être vécue par l’homme et la femme comme le sens même de toute différence ; reconnue comme un appel à la relation organisatrice et créatrice, comme un appel à la lutte contre le désordre et le chaos toujours menaçants, dont la forme la plus insidieuse est la confusion des sexes. »
          Eric Fuchs, Le désir et la tendresse, Labor et Fides, 1979, p.33-34

          Répondre
          • 10 décembre 2019 à 10 h 45 min
            Permalien

            Merci, cher Olivier, j’apprécie le débat. Qui pourrait te contredire ? Mon but n’est pas la déconstruction de l’altérité sexuelle. Je combats seulement son mise en évidence exclusive, et cela pas seulement au niveau biologique de la « nature humaine », mais aussi par une lecture biblique « autre », aussi possible me semble-t-il. Cette lecture ne veut rien d’autre qu’ouvrir une petite fenêtre vers une diversité qui permet l’inclusion et la bénédiction de relations d’amour autres qu’exclusivement hétérosexuelle. Aussi je condamne fermement le lien que certains font, notamment en milieu évangélique, entre homosexualité et péché. Ayant été confronté dans ma vie à tellement d’alternatives de l’altérité humaine fait que je me méfie du seul binaire. L’Esprit, donc la bénédiction, plane dès le début sur le chaos primordial. Celui-ci, peut-être, nous devrions apprendre à le considérer aussi positivement, comme les sciences modernes le font. Par ailleurs, notre Dieu, « abscons », pour nous n’est-il pas profondément « chaotique » ; ce n’est qu’à travers notre christologie et notre pneumatologie qu’il « prend forme » (« Gestalt ») humainement apprivoisable. Et qu’au départ Adam, l’humain, soit « bissexuel », pour parler avec Abécassis et Eisenberg, cela me parle aussi. Différenciation et individuation pour moi ne se laissent pas réduire à l’altérité sexuelle exclusive comme Eric Fuchs le fait. Enfin, « déduire beaucoup de choses de bien peu de mots » je le fais parce que ceux et celles qui insistent sur cette altérité sexuelle exclusive le font encore davantage, avec Genèse 1,27.

            Par ailleurs, me permets-tu de mettre ton texte, qui est plus qu’un commentaire, sur mon blogue ?

  • 16 novembre 2019 à 15 h 35 min
    Permalien

    Pour ma part, j’ai décidé de donner ma démission à l’Eglise protestante, mon mari fera de même. Je suis fortement attristée par cette décision qui relève plus du compromis et du clientélisme que d’une authentique démarche chrétienne. Quand je pense aux pérsécutions, aux gens qui se sont battus pour une religion plus vraie et fidèle à la Parole et que tout soit ainsi mis au rebut, je suis triste et fâchée à la fois. Dommage j’aimais mon église.

    Répondre

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site est protégé par reCAPTCHA et la Politique de confidentialité, ainsi que les Conditions de service Google s’appliquent.